SHEMEKIA COPELAND: Uncivil War (2021)

La digne fille du bluesman texan Johnny Copeland frappe fort avec son dernier album, vraisemblablement inspiré par les tensions sociales et raciales survenues aux USA ces dernières années. Aussi prenante que puissante, la voix de Shemekia fait naître l’émotion à la moindre de ses notes. De plus, ce disque bénéficie de la participation de quelques invités prestigieux. Dès le début, on sait où on va avec la chanson bluesy « Clotilda’s on fire » et la guitare efficace de Jason Isbell. La ballade country mélodique « Uncivil war » est délicatement enrobée par les superbes interventions du maître du dobro Jerry Douglas. Shemekia donne aussi dans les rocks entraînants avec « Money makes you ugly » et « She don’t wear pink » (où on peut apprécier la présence du légendaire Duane Eddy avec son style si particulier). Elle rend aussi hommage au regretté Dr John sur « Dirty saint ». La six-cordes de Steve Cropper renforce la lente ballade bluesy « In the dark » tandis que le slow à la mode fifties « Love song » touche au cœur. On note également la reprise du morceau « Under my thumb » des Rolling Stones. Et la voix de Shemekia survole tous ces titres comme un aigle planant au-dessus des Rocheuses. Cet album confirme donc la réputation de Shemekia Copeland et démontre que la chanteuse a atteint sa maturité et qu’elle n’a plus rien à prouver.

Olivier Aubry